Esquisse de l'(agri)culture Khmère

Que nous est il arrivé de plus pendant ces 2 semaines ?? Tout un tas de choses !

Parath a eu à cœur de nous faire découvrir le plus possible la culture khmère. Grace à lui, nous avons eu des places pour assister à la fête du labour à Battambang, présidée par le roi! C'est une belle occasion d'en savoir plus sur les traditions cambodgiennes, alors nous acceptons. Levées avant l’aube, nous filons à moto vers Battambang. La cérémonie a lieu sur une grande esplanade, traversée par un tapis rouge pour le roi, où déjà, une foule de cambodgiens se presse. Après 2 h d’attente sous le soleil déjà brulant, le roi arrive. La grande question : le roi arrivera t’il en voiture/en carrosse/à cheval/en palanquin/à dos d’éléphant ?? Décidément les temps changent aussi au Cambodge : il arrive en costard juste suivi d’un homme qui tient une ombrelle et il remonte le tapis rouge d’un pas énergique en saluant les gens, tout souriant. Pour tout vous dire, cet homme à l’air plutôt sympathique. Nos envies de cérémonies traditionnelles ne seront pas déçues pour autant, car le chef de la province et sa femme arrivent pour leur part en palanquin et suivis de tout un cortège ! Le contraste est plutôt saisissant… La cérémonie en elle-même commence enfin : 3 attelages de vaches dont l’un, conduit par le chef de province, labourent l’esplanade et la femme du chef de province suit en semant à la volée des graines de riz. Ensuite, les vaches sont conduites devant des bols de pitances : ce qu’elles choisissent de manger déterminera quelles seront les cultures qui se porteront bien cette année. Comme ce présage est plutôt respecté par les paysans cambodgiens, nous pouvons vous annoncer que cette année, les cours du maïs, des pois et du sésame ne seront pas très hauts au Cambodge.

Le lendemain Parath nous appelle à 11h : il vient nous chercher dans 10 minutes pour aller à un mariage ! Derrière cette proposition tentante se cache de nombreuses épreuves… D’abord, qu’est ce qu’on va bien pouvoir mettre? Ly Teut a la solution : Elle nous sort toutes ses tenues de soirées (un fantasme de petite fille toujours vivace se réalise enfin!). Après avoir essayé 3 jupes avant d’en trouver une dans laquelle on puisse rentrer et que Ly Teut nous ait saucissonnées dans des hauts brodés de perles et de paillettes, nous voilà parties. Nous arrivons au mariage avec l’impression d’être des gigots prisonniers de leur filet (plus c’est serré plus c’est joli apparemment !) et quand nous arrivons dans la salle, tous les regards se retrouvent braqués sur nous… Nous sommes assises à table avec les amis de Parath et nous commençons à déguster les premiers plats traditionnels, en trinquant toutes les 5 minutes car au Cambodge, dès qu’on veut boire une gorgée, il faut trinquer avant (ce qui met à chaque fois notre tenue à rude épreuve !). Après quelques plats, les gens commencent à danser en tournant autour d’une table. Après avoir refusé plusieurs fois, nous finissons par accepter de faire 2 tours de piste pour leur faire plaisir et en gardant bien en tête que le ridicule ne tue pas. Pour les femmes, danser consiste à marcher en rythme en faisant de gracieux mouvements de mains. Nous tentons de faire pareil et les gens nous rassurent en nous disant des « You good Khmer dancing ». Parath essaye de nous convaincre de danser encore car quand les Barangs dansent, les Khmers sont aussi beaucoup plus motivés pour danser. Même en tenue khmère, se fondre dans la masse est totalement impossible et nous restons au centre de l’attention. Au bout de 2h, nous abandonnons nos tenus plus qu’inconfortables pour repartir à la rencontre des agris. Vous vous dites : « Mais elles ne sont pas gênées les 2 là, elles s’invitent comme ça au mariage des gens sous prétexte de découvrir la culture khmère » ? Nous aussi nous le pensons très fort mais ici, les gens n’ont pas la même vision des choses. D’après Parath et Pisey, c’était un honneur pour les mariés de nous avoir à leur mariage. En tout cas, ça a déchainé les conversations dans les cafés et dans les bureaux du district de Battambang où Parath travaille. Objet de curiosité surprenant, impressionnant ou ridicule ? Nous ne saurons jamais ce qu’ils pensent réellement de nous... Parath nous a proposé de retourner danser à un mariage le lendemain. Cette fois nous ne nous sommes pas laissées piéger…

Des fins fonds du Cambodge, nous entendons la rumeur des membres de l’Afdi «Les mariages, c’est bien jolis mais nous c’est les agri qui nous intéressent ». Qu’ils se rassurent, nous passons toutes nos journées avec eux ! Dans les vergers de litchi, de manguiers, d’orangers et de papayers, nous avons percé les mystères de la gestion des arbres fruitiers, tout en goûtant le produit final. A l’ombre des maisons à pilotis, parfois bloqués par la pluie, nous avons décortiqué pour vous l’itinéraire technique du piment et des haricots verts. Avec le professeur de la MFR, nous avons tenté d’en savoir plus sur les sols cambodgiens. Et surtout, nous n’avons pas oublié le riz, toujours présent. Les agriculteurs sont toujours d’une patience extraordinaire et nos premiers balbutiements en Khmer nous permettent au moins de les faire rire à défaut de nous faire comprendre. Le « Svay chiegne » (mangues délicieuses), utilisé pour leur faire savoir qu’au Cambodge, on mange bien, nous fait souvent repartir avec un sac de mangues. Même les négociants ont trouvé un peu de temps à nous accorder! Nous avons terminé notre travail avec une petite présentation, l’occasion pour nous d’aborder certains problèmes et de voir comment ils envisagent le futur. Ensuite notre repas d’adieu a clôturé notre séjour en beauté.

Nous avons quitté Battambang à regret, la tête pleine de souvenirs et encore enchantées par ce que nous y avons vécu. Nous retiendrons avant tout la gentillesse de la famille de Parath qui nous a accueilli, leur attention impressionnante à notre égard, les sourires du bébé et les rires de William, les musiques khmères qui résonnent dans l’air, les moustiques, les quelques explications culinaires, les mangues parfumées et l’odeur de la terre mouillée après l’orage. Pouvoir partager leur vie pendant ces quelques semaines a été géniale et nous les en remercions infiniment!

N'hésitez pas à cliquer sur les photos!

Comments

[Hallay catherine]

Super les filles votre blog est au top à suivre