Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Kampucheagro

Première semaine au contact de l'agriculture cambodgienne

29 Mars 2015, 05:21am

Publié par Elise Grison et Anaïs Milet

Après avoir appris à slalomer (non sans crainte) entre les mobylettes qui se faufilent habilement dans les moindres interstices, avoir surpris nos papilles par de nouvelles saveurs exotiques et bien sûr, travaillé sans relâche (Gare à celui qui ne nous croirait pas !), nous avons quitté la frénétique vie Phnom Penhoise pour le joli village d’Oudom Soriya. Ce petit village se situe dans la province de Takeo et a l’honneur de porter un très joli nom. Selon Pisey, il signifierait « Suprême soleil du matin », inspirant non? Après nous être levées à l’aube, avoir grimper dans un bus aux rideaux quelque peu originaux (affublés de charmants pompons.), avoir traverser la campagne au son des hits cambodgiens, nous avons finalement rejoint M KONG Moeurm, le président de la coopérative d’Oudom Soriya et son équipe. Sacs de routardes sur le dos, casques rose et bleu clairs sur la tête (nous sommes apparemment très à la mode cambodgienne!), nous avons pris place à l’arrière de leurs petites motos pour nous rapprocher du village d’Oudom Soryia.

Oudom Soriya c'est là

Oudom Soriya c'est là

A notre arrivée, les membres du bureau de la coopérative nous attendaient. Ils nous souriaient, nous leur sourions de plus belle ! Le sourire est en fait un de nos principaux moyens de communication avec le peuple cambodgien. Pour tout vous dire, une fois avoir dit Sosdey (Bonjour) et Orkun Charan une multitude de fois (Seul moyen d’exprimer la mesure de notre reconnaissance!), nous n’avons plus aucune carte à jouer, alors… nous sourions! Après nous être mutuellement présentés, nous avons visité le hangar dans lequel différentes variétés, isolées ou non, étaient stockées. Il nous a fallu à peine quelques minutes avant que notre curiosité nous titille ardemment. Nos questions s’enchainaient au point qu’ils nous ont invitées à rejoindre le bureau afin que nous ne finissions pas par nous liquéfier totalement au milieu des sacs de riz.

Le président de la coopérative dans le hangar de stockage du riz

Le président de la coopérative dans le hangar de stockage du riz

Agglutinés autour du ventilo, nous avons entamé avec sérieux l’étude du fonctionnement de la coopérative au côté de Pisey. Etant donné son peu d’expérience en tant que traducteur, il a vécu ce premier entretien comme un long calvaire et a maudit notre inlassable curiosité (promis ! Nous faisons tout notre possible pour le ménager!). Heureusement, notre hôte, Mme Dy HEANG (vice-présidente de la coopérative), nous avait concocté un très bon plat khmer. Au cours de cette semaine, nous avons été très bien reçus au milieu des siens. Nous avons beaucoup discuté en anglais avec son fils Piseuth. Chacun d’eux, à sa façon, nous a fait découvrir les belles richesses de la culture khmère : des mets aussi bons qu’insolites (Bon…entre nous… il y a seulement le poisson laissé fermenté pendant 6 mois auquel nous n’avons pas vraiment succombé à 6h30 du matin…), des fruits du jardin succulents, de belles ballades sous un couché de soleil rougeoyant, la vie simple et paisible de la campagne cambodgienne…

Couché de soleil sur les rizières (oui oui, c'est bien une rizière, mais en saison sèche!)

Couché de soleil sur les rizières (oui oui, c'est bien une rizière, mais en saison sèche!)

Pendant les 3 premiers jours de cette semaine, nous nous sommes principalement attelées à l’étude détaillée de la coopérative, son organisation, ses activités. Le président et ses collègues ont été d’une patience et remarquable. En effet, répondre à nos questions pendant des journées entières n’est pas une mince affaire! De même, Pisey s’est donné beaucoup de mal pour traduire des réponses parfois complexes et difficilement traduisibles de l’anglais au khmer. Il faut savoir que le khmer est une langue circulaire contrairement à l’anglais. Ils répètent souvent la même chose en ajoutant à chaque fois un élément supplémentaire (autant dire qu’il faut s’armer de patience!). Le jeudi matin, nous avons également participé à une formation destinée aux agriculteurs et organisée au sein de la coopérative. Après une matinée à parler poulets, nous avons décidé qu’il était temps d’aller à la rencontre d’un agriculteur pour tester notre méthodo. Nous avons rendu visite à la tante de Piseuth, Mme Dy MOM, une vieille dame agricultrice qui nous avait touchées lors d’une ballade dans le village.

Nous rencontrons cette agricultrice lors de notre premier jour au village. Comme nous la trouvons belle, nous lui demandons si nous prouvons la prendre en photo. Alors, elle se redresse, lisse sa chemise et pose fièrement devant sa maison.

Nous rencontrons cette agricultrice lors de notre premier jour au village. Comme nous la trouvons belle, nous lui demandons si nous prouvons la prendre en photo. Alors, elle se redresse, lisse sa chemise et pose fièrement devant sa maison.

Nous souhaitions comprendre le fonctionnement de son exploitation et, plus précisément, l’ensemble de ses productions. En plus de ces rizières, elle possédait une plantation de bananiers, cultivait des légumes et élevait des poulets et des canards. Elle était si vive et si fière de sa ferme que nous aurions donné tout l’or du monde pour apprendre le khmer en une fraction de seconde et ainsi échapper au filtre inévitable de la traduction. Cette rencontre n’est pas la dernière, les prochaines s’annoncent tout aussi enrichissantes…

Commenter cet article